Au XIIe siècle, la Lotharingie, née du partage de Verdun, s’est fragmentée en comtés vassaux du Saint-Empire romain-germanique. Le comté de Verdun qui est aussi un diocèse se trouve enclavé au cœur du comté de Bar. L’église fortifiée de Rambluzin entretenue par l’évêque en frontière des deux comtés protège le hameau de Martin-Han. En 1140, Albéron de Chiny, comte-évêque, ami de St Bernard et St Norbert de Xanten accorde aux prémontrés (norbertins), le lieu-dit Martin-Han (hameau) que quelques moines envoyés de l’abbaye de l’Étanche rebaptisent Benedicta vallis (Benoîte-Vaux) dont le nom est moins connu que Clairvaux (Clara vallis). Ils installent leur monastère près d’une fontaine et une statue de la Vierge dans leur modeste chapelle maintes fois restaurée. En 1331, un incendie endommage l’église (la 1ère statue ?). Resculptée dans la pierre, elle paraît en souveraine (reine, duchesse ou emperière) déjà couronnée, portant son enfant, également couronné, tenant en guise de globe, emblème de leur pouvoir, la pomme de la Genèse. Elle manifeste ainsi aux fidèles et aux pèlerins que leur mission divine est de vaincre le péché.

Les guerres de religion remettent en question le culte marial et celui des saints. En 1622, Rambluzin est pillé, incendié, son église du XIe (dédiée à St Pierre) assiégée. De 1638 à 1641, Benoîte-Vaux est occupé par des mercenaires croates, suédois à qui la statue de Notre-Dame échappe grâce à Mme de St-Balmont qui l’abrite dans son château de Neuville. Après la Guerre de Trente Ans, les Prémontrés agrandissent et embellissent le sanctuaire qui voit défiler près de 400 paroisses décimées par un conflit qui causa la mort de 50 à 75 % des populations barroise et lorraine. Les révolutionnaires partagent les idées des réformés, chassent les Prémontrés et, en 1793, brisent la statue du maître-autel qui dut être remplacée par une autre en bois miraculeusement sauvée.

En 1790, l’évêché de Verdun a épousé les frontières du département mais le Concordat de 1801 supprime l’évêché de Verdun qui doit être rétabli par Louis XVIII. Mgr Letourneur restaure les bâtiments en 1838. Mgr Rossat y installe en 1851 les clercs-réguliers de Notre-Sauveur, disciples de St Pierre-Fourier, dont le dernier mourra en 1919. Ces religieux très actifs couronnent solennellement la Statue de Notre-Dame avec Mgr Hacquard (1875), érigent une croix de mission avec les Assomptionnistes et Mgr Gonindard (1888), un chemin de croix avec Mgr Pagis (1890-94). Le sanctuaire survit à l’occupation de 1870, échappe à l’invasion de 1914. L’Armée de Verdun réquisitionne Benoîte-Vaux pour en faire un hôpital. Mgr Ginisty y installe de 1921 à 28 le Grand Séminaire et en 1936 les Oblats de Marie Immaculée qui y resteront jusqu’en 72.

La Reine de la Paix que chante les litanies veille toujours sur la Vallée Bénite, l’Arche d’Alliance de sa nef et le Jardin clos de son monastère. Elle en est la Rose mystique, le Vase spirituel du corps et du sang du Christ, le trône de la Sagesse, le Miroir de la Justice, vouée à l’Annonciation de la Bonne Nouvelle dans le monde entier.

Évangile selon Saint Luc (1, 26-38)

En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta. – Acclamons la Parole de Dieu.

LOUANGE et INTERCESSION

Prions Dieu le Père qui a envoyé son Fils, né d’une femme, pour que nous devenions des fils par adoption.

R Que Marie, sainte Mère de Dieu, intercède pour nous !

Par la voix de l’ange Gabriel, tu as annoncé à Marie la paix et la joie,

accorde au monde entier la joie d’être sauvé et une paix véritable.

La Vierge Marie a reçu le message de l’Ange,

– donne-nous d’accueillir notre Sauveur d’un cœur reconnaissant.

La nouvelle Eve a obéi à ton Verbe divin,

– donne-nous la grâce d’accomplir aujourd’hui ta volonté.

Que la Vierge Marie soit le secours des malheureux, la force des faibles, la consolation des affligés,

Qu’elle prie pour le peuple, intervienne pour le clergé, intercède pour les femmes consacrées au Seigneur.

(intentions libres)

Notre Père…

Dieu de puissance et de miséricorde, tu as donné aux Lorrains la Reine de Benoîte-Vaux pour les défendre et les consoler. Accorde-nous, sous son heureuse protection, d’être libérés de tout mal, et de marcher vers Toi, comblés de tes bénédictions. Par Jésus-Christ.