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Prière du mercredi 24 mars

Voici  la prière de ce mercredi 24 mars.
Elle prend la forme d’une prière au rythme de Taizé et est tournée vers Saint Joseph puisque cette année lui est consacrée et que nous venons de le fêter.
Pour ceux qui le peuvent, nous nous retrouverons ce jour à 17h à l’église Saint Etienne à Saint-Mihiel pour partager ce temps ; chacun pourra aussi s’y unir là où il est.

Ceux qui viendront veilleront à prendre un personnage de St Joseph, par exemple de leur crèche.
Si vous restez chez vous, vous pouvez aussi le mettre près de vous.
Demain, nous fêterons l’annonciation et l’eucharistie sera célébrée à 11h à la même église.

Bien fraternellement,

Patrick Denis,
curé de la paroisse Sainte Croix Centre Meuse
rue Carnot, 27,
55300 Saint-Mihiel


 

 

Prier avec Saint-Joseph

Nous sommes au mois de mars, mois de Saint Joseph.
La Saint-Joseph est un point de repère pour les jardiniers, avec la plantation des pommes de terre hâtive. C’est une date que n’oublient pas non plus les amateurs de vélo avec la course Milan San Remo.
Saint Joseph est le patron de des artisans, des travailleurs, de la bonne mort.
A l’occasion du 150ème anniversaire de la déclaration de saint Joseph comme patron de l’Eglise universelle, le Pape a voulu que cette année 2021 lui soit consacrée.
Découvrons-le, regardons-le, prions-le.

Georges de la Tour Saint Joseph, charpentier

Dans l’histoire de la peinture occidentale, Georges de La Tour (1593 – 1652) est reconnu pour le talent avec lequel il représente des scènes de nuit dont l’obscurité n’est percée que par la flamme d’une chandelle ou le foyer incandescent d’un tison. Souvent, la source lumineuse est en partie dissimulée au spectateur, cela afin d’accentuer la clarté qu’elle projette sur ce qui l’entoure. L’utilisation d’une palette de couleurs sombres, presque réduite ici aux tons de brun, renforce par contraste l’effet recherché.

Dans Saint Joseph charpentier, l’éclat surnaturel qui irradie du visage de Jésus met en évidence sa nature divine et son rôle de guide. D’un autre côté, la manière dont la lumière de la flamme traverse la main de l’enfant, en faisant rougeoyer la chair translucide de ses doigts et en mettant en évidence ses ongles sales, rappelle qu’il n’en est pas moins homme. Ce sont ces effets de lumière, parfaitement maîtrisés, qui forcent l’admiration et font de Georges de La Tour l’un des artistes français les plus populaires à travers le monde

En habillant Saint Joseph comme quelqu’un du peuple, en lui faisant manier les outils d’un travailleur manuel, le peintre insiste sur l’humilité de Joseph et permet à tous, même aux gens des milieux les plus simples, de s’identifier à lui et de le prendre pour modèle. Dans l’histoire de la religion catholique, cette œuvre s’inscrit à une époque où l’Église, dans le but de rapprocher les fidèles de Dieu, incite les peintres à produire des images qui suscitent l’empathie et contribuent à faire surgir le sacré dans la vie de tous les jours. Nombre d’œuvres de La Tour participent de cette mystique nouvelle. Chez La Tour, quotidien et religieux se côtoient et se répondent sur un même plan.

Prenons le temps de contempler ce tableau, d’en relever des détails, de nous imprégner de sa paix.

La prière qui suit est inspirée largement de la lettre apostolique Patris corde du Pape François, datée du 8 décembre 2020 (pour la lire en entier, aller sur le site http://www.vatican.va/content/francesco/fr/apost_letters/documents/papa-francesco-lettera-ap_20201208_patris-corde.html

I.- Prions Joseph, père dans la tendresse

Joseph a vu Jésus grandir jour après jour « en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2, 52). Tout comme le Seigneur avait fait avec Israël, « il lui a appris à marcher, en le tenant par la main : il était pour lui comme un père qui soulève un nourrisson tout contre sa joue, il se penchait vers lui pour lui donner à manger » (cf. Os 11, 3-4).
Jésus a vu en Joseph la tendresse de Dieu : « Comme la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le craint » (Ps 103, 13).

Jésus a pu se reposer dans la faiblesse de son enfance sur la tendresse de Joseph. Nous pensons trop souvent que Dieu ne s’appuie que sur notre côté bon et gagnant, alors qu’en réalité la plus grande partie de ses desseins se réalise à travers et en dépit de notre faiblesse. Si telle est la perspective de l’économie du salut, alors nous devons apprendre à accueillir notre faiblesse avec une profonde tendresse.

Le Malin nous pousse à regarder notre fragilité avec un jugement négatif. Au contraire, l’Esprit la met en lumière avec tendresse. La tendresse est la meilleure manière de toucher ce qui est fragile en nous. Le fait de montrer du doigt et le jugement que nous utilisons à l’encontre des autres sont souvent un signe de l’incapacité à accueillir en nous notre propre faiblesse, notre propre fragilité.

Seigneur, nous te confions ceux qui désespèrent de leur fragilité

Mon âme se repose en paix sur Dieu seul :
de lui vient mon salut.
Oui, sur Dieu seul mon âme se repose, se repose en paix.

La Vérité qui vient de Dieu ne nous  condamne pas, mais elle nous accueille, nous embrasse, nous soutient, nous pardonne. La Vérité se présente toujours à nous comme le Père miséricordieux de la parabole (cf. Lc 15, 11-32) : elle vient à notre rencontre, nous redonne la dignité, nous remet debout, fait la fête pour nous parce que « mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé » (v. 24).

La volonté de Dieu, son histoire, son projet, passent aussi à travers la préoccupation de Joseph. Joseph nous enseigne ainsi qu’avoir foi en Dieu comprend également le fait de croire qu’il peut agir à travers nos peurs, nos fragilités, notre faiblesse.

Seigneur, nous te demandons de nous donner le regard confiant de Joseph sur ceux que nous côtoyons.

Mon âme se repose en paix sur Dieu seul :
de lui vient mon salut.
Oui, sur Dieu seul mon âme se repose, se repose en paix.

II.- Prions Joseph, père au courage créatif

Joseph lui aussi monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth vers la Judée jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte. Or pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune (Luc 2, 4-7).

Marie est sur le point d’accoucher. Pas un hébergement digne de ce nom à l’horizon. Il faut une solution. A ce moment, Marie n’a probablement pas les ressources physiques ni morales pour la trouver. Comment a fait Joseph ? S’est-il renseigné, a-t-il couru d’une rue à l’autre ? Toujours est-il qu’il a trouvé une solution improbable. Dans une grotte ou une étable,  il a trouvé une mangeoire. Marie a pu accoucher en sécurité et l’enfant recevoir tout de suite une couche.

Dans nos vies, il est bien des situations à affronter pour lesquelles, il nous faut du courage, mordre sur notre chique, nous dépasser. Devant une difficulté on peut s’arrêter et abandonner la partie, ou bien on peut se donner de la peine. Ce sont parfois les difficultés qui tirent de nous des ressources que nous ne pensons même pas avoir. Etonnamment, quand nous faisons ainsi, nous trouvons des solutions auxquelles nous n’aurions pas pensé d’emblée. C’est ce que le Pape François appelle le courage créatif.

Joseph est le vrai “miracle” par lequel Dieu sauve l’Enfant et sa mère. Le Ciel intervient en faisant confiance au courage créatif de cet homme. Devant le danger imminent d’Hérode qui veut tuer l’Enfant, Joseph est alerté, une fois encore en rêve, pour le défendre, et il organise la fuite en Égypte au cœur de la nuit (cf. Mt 2, 13-14).

Nous devons toujours nous demander si nous défendons de toutes nos forces Jésus et Marie qui sont mystérieusement confiés à notre responsabilité, à notre soin, à notre garde. Dieu fait confiance à Joseph, comme le fait Marie qui trouve en Joseph celui qui, non seulement veut lui sauver la vie, mais qui s’occupera toujours d’elle et de l’Enfant. En ce sens, Joseph est le Gardien de l’Église, parce que l’Église est le prolongement du Corps du Christ dans l’histoire. Joseph, en continuant de protéger l’Église, continue de protéger l’Enfant et sa mère, et nous aussi, en aimant l’Église, nous continuons d’aimer l’Enfant et sa mère.

Intentions de prière

  • Seigneur, nous te confions tous ceux qui rencontrent des personnes perdues, désorientées. Donne-leur l’Esprit qui animait Saint Joseph pour qu’ils trouvent des voies nouvelles pour les aider.

La ténèbre  n’est point ténèbre,
devant toi, la nuit comme le jour est lumière.

  • Seigneur, nous te confions tous les migrants à travers le monde,

qui cherchent désespérément une terre.

La ténèbre  n’est point ténèbre,
devant toi, la nuit comme le jour est lumière.

  • Seigneur, nous te confions notre Eglise, notre diocèse qui traverse une crise profonde. Donne-lui le courage créatif pour trouver de nouvelles voies pour annoncer l’Evangile.

La ténèbre  n’est point ténèbre,
devant toi, la nuit comme le jour est lumière.

III.- Prions Joseph, père travailleur

« N’est-il pas le fils du charpentier ? » Matthieu 13, 58.

Joseph se définit par son métier.
Il n’est pas présenté comme celui qui habite à telle rue, celui qui est connu par un trait de caractère ou une caractéristique physique.
Joseph est le charpentier.
Voilà qui indique combien il était associé à son travail ; voilà l’indice d’un engagement, d’une qualité professionnelle.

Le rapport avec le travail est un aspect qui caractérise saint Joseph et qui est mis en évidence depuis la première Encyclique sociale, Rerum novarum, de Léon XIII. Saint Joseph était un charpentier qui a travaillé honnêtement pour garantir la subsistance de sa famille. Jésus a appris de lui la valeur, la dignité et la joie de ce que signifie manger le pain, fruit de son travail.
La personne qui travaille, quelle que soit sa tâche, collabore avec Dieu lui-même et devient un peu créatrice du monde qui nous entoure. La crise actuelle, qui est une crise économique, sociale, culturelle et spirituelle, peut représenter pour tous un appel à redécouvrir la valeur, l’importance et la nécessité du travail pour donner naissance à une nouvelle “normalité” dont personne n’est exclu. Le travail de saint Joseph nous rappelle que Dieu lui-même fait homme n’a pas dédaigné de travailler. La perte du travail qui est en augmentation ces derniers temps à cause de la pandémie de la Covid-19, doit être un rappel à revoir nos priorités.

Implorons saint Joseph travailleur pour que nous puissions trouver des chemins qui nous engagent à dire : aucun jeune, aucune personne, aucune famille sans travail !

Seigneur, nous te confions tous les jeunes qui sont aux études et se préparent à entrer dans la vie professionnelle. Qu’ils reçoivent encouragements et soutien.

Seigneur, nous te confions tous ceux qui ont perdu leur travail à cause de la crise, tous ceux qui dépendent d’un travail précaire. Crée de la solidarité autour d’eux.

 

Refrain :

Que tes œuvres sont belles
Que tes œuvres sont grandes
Seigneur, Seigneur, tu nous combles de joie (bis)

C’est toi le Dieu qui nous as faits, qui nous as pétris de la terre
Tout homme est une histoire sacrée, l’homme est à l’image de Dieu
Ton amour nous a façonnés, tirés du ventre de la terre
Tout homme est une histoire sacrée, l’homme est à l’image de Dieu
Tu as mis en nous ton esprit, nous tenons debout sur la terre
Tout homme est une histoire sacrée, l’homme est à l’image de Dieu.   Ref.

IV.- Prions Joseph, père dans l’ombre

« N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Jose, de Jude et de Simon? Et ses sœurs ne sont-elles pas ici parmi nous? » Marc 6, 3

Joseph n’est pas cité dans ce passage. Peut-être était-il déjà décédé. Toujours est-il qu’il a certainement très bien transmis son art à son fils puisque Jésus très vite est qualifié lui-même de charpentier et non plus le fils du charpentier. Il a été un père qui a transmis son art à son fils et qui s’est réjoui de le voir peut-être le surpasser.

L’écrivain polonais Jan Dobraczyński a décrit Joseph avec l’image suggestive de l’ombre ; Joseph est pour Jésus l’ombre sur la terre du Père Céleste. Il le garde, le protège, ne se détache jamais de lui pour suivre ses pas. C’est ainsi que Joseph a exercé la paternité pendant sa vie.

Etre père signifie introduire l’enfant à l’expérience de la vie, à la réalité. Ne pas le retenir, ne pas l’emprisonner, ne pas le posséder, mais le rendre capable de choix, de liberté, de départs. C’est peut-être pourquoi, à côté du nom de père, la tradition a qualifié Joseph de “très chaste”. Ce n’est pas une indication simplement affective, mais c’est la synthèse d’une attitude qui exprime le contraire de la possession. La chasteté est le fait de se libérer de la possession dans tous les domaines de la vie. C’est seulement quand un amour est chaste qu’il est vraiment amour. L’amour qui veut posséder devient toujours à la fin dangereux, il emprisonne, étouffe, rend malheureux. Dieu lui-même a aimé l’homme d’un amour chaste, en le laissant libre même de se tromper et de se retourner contre lui. La logique de l’amour est toujours une logique de liberté, et Joseph a su aimer de manière extraordinairement libre. Il ne s’est jamais mis au centre. Il a su se décentrer, mettre au centre de sa vie Marie et Jésus.

Seigneur, nous te confions ceux qui portent le souci de libérer ceux qui sont pris par tant de chaînes comme la drogue, la violence, l’argent,

Seigneur, nous te rendons grâce pour tous les Joseph d’aujourd’hui, ceux qui font du bien sans que nous le voyions, ceux qui ne cessent de donner,

 Seigneur, nous te rendons grâce quand nous-mêmes sommes Joseph tendre, courageux, créatif, travailleur, chaste.

 « Humblement dans le silence de mon cœur, je me donne à toi mon Seigneur. »

Demain nous fêterons l’annonciation à Marie ; cette annonciation risquait de rester lettre morte si Joseph n’avait pas apporté également son oui au projet de Dieu confié à Marie.

Voici quelle fut l’origine de Jésus Christ.
Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret. Il avait formé ce projet, lorsque l’Ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit :
«Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse :
l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus, c’est-à-dire : « le-Seigneur-sauve », car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Tout cela arriva pour que s’accomplît la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Une fois réveillé, Joseph fit comme l’Ange du Seigneur lui avait prescrit:
il prit chez lui sa femme; et il ne la connut pas jusqu’au jour où elle enfanta un fils, et il l’appela du nom de Jésus. (Matthieu 1, 18-25)

 Prière du Pape François pour l’année saint Joseph

 Salut, gardien du Rédempteur,
époux de la Vierge Marie.
À toi Dieu a confié son Fils ;
en toi Marie a remis sa confiance ;
avec toi le Christ est devenu homme.

O bienheureux Joseph,
montre-toi aussi un père pour nous,
et conduis-nous sur le chemin de la vie.
Obtiens-nous grâce, miséricorde et courage,
et défends-nous de tout mal. Amen.

 

Magnificat, magnificat,
Magnificat anima mea Dominum
Magnificat, magnificat,
Magnificat anima mea.