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Veillez !

 

Ce premier dimanche de l’Avent ne sera pas célébré comme on l’espérait. Nous pensions que la jauge de 30 personnes pourrait être élargie. Il n’en n’est rien. Il nous faut de nouveau saisir cette contrariété comme un moment de la visite de Dieu qui nous surprend toujours dans l’inattendu. Nous envisageons l’Avent comme une préparation à Noël. Mais c’est en fait une invitation à regarder l’histoire du monde et de l’Eglise dans la perspective du retour du Seigneur Jésus à la fin des temps. Cette venue dynamise notre espérance. A chaque eucharistie nous proclamons : « nous rappelons ta mort, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ». Ce retour, nul n’en connaît ni le jour, ni l’heure. Il est inutile de faire des pronostics ou de céder à la peur devant les évènements dramatiques que traverse notre monde et que certains utilisent pour annoncer l’imminence de la fin du monde. C’est au contraire une toute autre attitude que Jésus propose dans l’Evangile du jour. Il est bien question de ce temps intermédiaire entre la mort et la résurrection de Jésus et sa venue dans la gloire, temps de l’Eglise au milieu du monde symbolisé par le départ en voyage du maître de maison et son retour.  Il a donné à ses serviteurs tout pouvoir et distribué à chacun son travail avec une recommandation pour tous de veiller. Comment interpréter aujourd’hui cet ordre du maître ? En prenant conscience déjà du pouvoir qu’il nous a confié. Par le baptême, nous avons reçu toutes les richesses « toutes celles de la Parole et de la connaissance de Dieu » dit St Paul. Il s’agit de faire le travail fixé, vivre de cette présence du Christ en nous, nous laisser façonner entre les mains de Dieu comme le potier pétrit l’argile (Isaïe). Faire son travail c’est mettre en œuvre toutes les capacités, tous les talents que l’Esprit-Saint nous donne pour les mettre au service de la communauté et des autres.  C’est quitter son sommeil, sa passivité. Veiller, c’est être attentif à ce qui se passe autour de nous dans ce temps de la pandémie. Le Christ vient à notre rencontre. Ne passons pas à côté de sa visite. Car il est toujours surprenant, inattendu. Nous pension nous retrouver pour une eucharistie et bien non, ce sera pour plus tard. Faisons de cet imprévu une rencontre avec le Christ. Prenons-du temps pour la prière personnelle, l’écoute de sa Parole. Veillons sur ceux qui nous entourent pour répondre à leurs besoins surtout les plus fragilisés. Rendons grâce à Dieu pour toutes celles et ceux qui veillent sur nous, sur les malades dans les centres de réanimation, les isolés dans les maisons de retraite… Rendons grâces pour tous ces gestes de partage et de solidarité qui se mettent en place pour les plus précaires…Apportons notre contribution dans la mesure de nos possibilités en temps, en argent…Réveillons les richesses de notre baptême, ne restons pas endormis car le Seigneur «  vient à la rencontre de celui qui pratique la justice avec joie ».

Un itinéraire pour l’Avent 2020 :

L’Evangile du premier dimanche de l’Avent nous invite à veiller, à ne pas nous endormir en attendant le retour du Seigneur dans sa gloire à la fin des temps. A travers cette injonction, il nous rappelle que tout évènement, chaque instant, peut devenir une visite de Dieu dans nos vies : « Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur ». Comment vivre cet aujourd’hui ? Nous ne pouvons pas nous réunir dans les églises tous ensemble. C’est une mesure sanitaire imposée pour l’instant mais nous pouvons la prendre comme une invitation à faire autrement. Je pense que c’est le moment de repenser nos maisons, nos familles comme des Eglises domestiques. C’est dans les maisons que s’est développée l’Eglise des trois premiers siècles. C’est dans les familles organisées en petites cellules d’Eglise que repose l’avenir de la grande Eglise. On pourrait anticiper l’Evangile du 4ème dimanche qui nous rappelle le récit de l’annonciation. C’est dans la maison de Marie de Nazareth que Dieu par l’intermédiaire de l’ange vient proposer à Marie de devenir la mère du Sauveur. C’est là, au milieu de cette humble demeure que se joue le salut du monde par l’acceptation de cette jeune fille. Dans sa maison, dans son sein, va grandir le fils de Dieu. Nos maisons sont les vrais temples de Dieu d’où monte la prière, l’espace où la parole est écoutée pour être mise en pratique. En ce premier dimanche, faisons de nos maisons un espace de prière. Je propose à toutes les familles quelle que soit la composition, de prendre à coeur que c’est chez vous que le Seigneur vient habiter. Il nous dit comme à Zachée, « Aujourd’hui je veux demeurer chez toi »

Pratiquement : seul ou en couple ou avec les enfants et les jeunes, prenez un petit moment de pause, allumez une bougie devant un Christ, une icône, une statuette de Marie. Relisez l’Evangile du jour. Si vous êtes plusieurs, partagez sur ce que vous dit le texte…composez des intentions de prières toutes simples pour l’Eglise, pour le monde…Remercier pour celles et ceux qui veillent sur vous, sur les malades…Dites un credo, un Notre Père, reprenez un refrain connu, faites un beau signe de crois, signe de l’habitation de Dieu en nous, rappel du baptême. Inventez votre liturgie domestique…soyez inventifs et créateurs.

Premier dimanche : la maison, espace de prière.

Deuxième dimanche : la maison espace de pardon et de réconciliation.

Troisième dimanche : la maison, espace de la joie partagée.

Quatrième dimanche : la maison espace de l’accueil de Jésus.