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Eclat d’Evangile : Le billet de M. l’abbé Jean Mangin – L’Epiphanie du Seigneur- 8 Janvier 2023

(Mt. 2/1-12)

La Bonne nouvelle est manifestée à toutes les nations.

La généalogie de Jésus aboutit à la mention de sa naissance à Bethléem au temps du roi Hérode le grand.

Il est « manifesté » à tous les peuples à travers la visite des mages, c’est l’Epiphanie.

En rédigeant le récit évangélique, Saint Matthieu ne vise pas à rapporter l’histoire mais à annoncer la royauté universelle de Jésus. A la naissance d’un personnage célèbre, comme dans les contes orientaux, les dignitaires viennent lui rendre hommage et faire acte d’allégeance. Les mages, des personnages importants, des étrangers au peuple juif, savants en astrologie, viennent d’Orient guidés par une étoile qui symbolise la lumière divine intérieure qui les fait avancer.

St Matthieu semble faire allusion à l’étoile de Jacob (Nb. 24/17) annoncée par Balaam, ce prophète païen poussé par Dieu à annoncer la victoire d’Israël sur les armées ennemies qui l’attaquaient.

Comme Balaam autrefois, les mages, des étrangers païens, deviennent porte-parole de Dieu auprès de son peuple.

Les mages veulent se prosterner devant le roi qu’ils recherchent, lui rendre le culte que l’on réserve à Dieu seul. Hérode et Jérusalem sont pris d’inquiétude. On comprend qu’Hérode craigne la venue d’un roi qui mette en danger son pouvoir despotique.

Jérusalem et ses habitants sont perturbés

par ce message venu d’ailleurs

comme ils le seront plus tard par celui de Jésus.

Hérode fait son enquête sur le lieu de la naissance en réunissant les spécialistes des Ecritures, les prêtres et les scribes, les mêmes qu’on retrouvera comme accusateurs au procès de Jésus.

Les détenteurs du savoir biblique lui révèlent les paroles du prophète Michée qui met en valeur Bethléem comme point de départ de la dynastie de David, porteuse des promesses messianiques.

Hérode convoque en secret les mages cette fois pour connaître la date de l’apparition de l’étoile ; un élément qui lui permettra d‘ordonner le massacre de tous les enfants du district de moins de deux ans. Il pousse la fourberie avec l’intention d’aller lui-même adorer l’enfant après le rapport des mages.

Mais ni lui, ni Jérusalem, ni les prêtres, ni les scribes n’accompagnent les mages.

Alors, l’étoile réapparue, peut à nouveau les conduire.

Ils marchent seuls avec leur foi,

anticipant la foi de tous les croyants venus du paganisme

alors que le peuple choisi se fige dans son refus. 

L’itinéraire des mages se termine dans une maison où ils voient l’enfant et sa mère et peuvent se prosterner devant lui en présentant leurs offrandes signes de la reconnaissance de sa divinité.

Les présents ne sont pas apportés dans un palais royal à Jérusalem mais dans une humble maison de Bethléem

pour un enfant fragile et dépendant.

 

Hérode, Jérusalem et ses habitants, ses responsables religieux, scribes et prêtres se ferment à la nouveauté d’un messie qui ne correspond pas à leur attente.

Les mages avertis en songe, repartent par un autre chemin,

le chemin de la foi en Jésus, parole de Dieu faite chair :

celui qu’emprunteront tous les païens qui formeront la grande majorité de l’Eglise primitive.

Aujourd’hui, l’Eglise se laisse-t-elle déranger

pour s’ouvrir aux voix du monde

qui lui rappellent les chemins de la paix,

le souci des fragiles,

le respect de la création,

la dignité de tout homme et le bien commun ?

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