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COVID-19 (Point de situation)

Bonjour à tous,

Ces jours derniers une élue locale siégeant à un conseil d’administration d’EHPAD , inquiète du manque de moyens humains et matériels dans nos maisons de retraite  frappées par cette terrible épidémie, se posait la question suivante: que pouvons nous faire nous autres élus locaux pour soutenir nos EHPAD afin qu’ils disposent au quotidien comme en temps de crise sanitaire  des moyens humains et matériels nécessaires ? Je me suis efforcé de répondre à sa question ,sans doute d’une manière incomplète et avec mes mots.

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Chère XXX,

Que peux -t-on faire nous autres élus locaux à notre niveau ? Je vais tenter de  répondre  en citant tout d’abord une étude fouillée publiée au printemps 2018 par Philippe Baqué, un journaliste de renom, dans « Le Monde Diplomatique », dont j’avais fait état à l’époque lors d’une intervention au Conseil Départemental  : en bref , il estimait que les manques de moyens dans nos EHPAD amenaient à des situations de maltraitance institutionnelle. Il rappelait qu’en 2006 le plan gouvernemental    « Solidarité Grand Age » prônait, en prévision  de l’augmentation  du vieillissement et de la dépendance des résidents, une augmentation significative du personnel des EHPAD, se donnant comme objectif à court terme  la présence d’un professionnel ( tous types de personnels confondus) pour un  résident, au lieu du ratio  existant à l’époque de 0,57 ( cinquante-sept équivalents temps plein pour cent résidents). En 2019, 13 ans plus tard, ce ratio n’était

que de 0,61, dont seulement la moitié d’aides-soignants et d’infirmiers.Je rappelle également que le non – renouvellement des contrats aidés décidé en 2017 par E. Macron  a fait basculer le fragile équilibre existant et entraîné des mouvements de grève. La même année Mme Buzyn dévoile une feuille de route qui ne correspond ni aux recommandations des députés, ni aux attentes des personnels  : 36  millions d’euros  pour recruter des infirmiers de nuit et 360 millions d’euros  destinés à recruter du personnel soignant, le tout sur une période de quatre ans.

Les pays du Nord de l’Europe consacrent trois points de leur PIB au financement d’actions en faveur des personnes âgées, en France en 2017 c’était 0,48% du PIB. Il ne s’agit pas de « faire de la dette » ou d’encourager la rentabilité, mais simplement de consacrer à la prise en charge des personnes âgées la part de richesse nécessaire, c’est un vrai choix de société.Et aujourd’hui, confrontés à cette terrible épidémie dans leurs EHPAD et malgré leur engagement et leur dévouement, , les directeurs manquent de moyens humains et matériels,  sont désemparés, et les soignants ont peur de propager la mort.

Que pouvons nous faire nous autres  élus locaux qui siégeons aux conseils d’administration des établissements? Sans doute aller plus loin pour avoir une parfaite connaissance du fonctionnement de nos établissements, pour bien mesurer leurs besoins humains et matériels, écouter davantage les responsables et les  personnels  et ne pas hésiter à être des « lanceurs d’alerte » au niveau des autorités : ARS – CD, parlementaires etc.. si des situations de fragilité nous apparaissent. Et surtout ne pas nous contenter des propos et réponses souvent trop rassurantes qui nous sont données.  Bien comprendre les données budgétaires, de tarification, d’attribution ou non de moyens, certains critères ou paramètres justifiant les décisions prises par les autorités de tutelle pouvant nous échapper. Etre des  » lanceurs d’alerte » certes, mais aussi des facilitateurs pour les directeurs d’établissements et présidents des conseils d’administration ou nous siégeons. Et surtout faisons des propositions,relayons vigoureusement  les demandes de moyens ainsi que   les difficultés rencontrées dans nos EHPAD pour mener à bien leur mission ,    à savoir préserver la santé et assurer le bien-être de nos aînés et alertons nos parlementaires afin qu’ils interpellent aussi vigoureusement les autorités gouvernementales, tout cela aussi bien en temps normal qu’en temps de crise sanitaire comme actuellement.

Voilà chère XXX, ce qui me vient à l’esprit à cet instant pour tenter de répondre à ta question. «  » » »

Suite à mon questionnement le commandant de la communauté de brigades de gendarmerie  fait savoir que les propriétaires de jardins situés dans le périmètre des villages ( que l’on appelle parfois chennevières) peuvent y effectuer les travaux  de jardinage nécessaires si ils  sont situés à moins d’un km du domicile et dans la limite d’une heure par jour, précisant que tout excès constaté serait réprimé.

Le gouvernement préparant la mise en place des mesures de dépistage massif du Covid, la première priorité étant les personnels des EHPAD et les personnels soignants,j’ai posé la question de savoir si nos laboratoires hospitaliers et de ville meusiens étaient en capacité de réaliser ces tests de masse dans les délais prévus et proposé , comme cela se fera en Meurthe et Moselle et en Alsace,que  notre laboratoire vétérinaire départemental soit agréé pour réaliser ces tests de masse en complémentarité.Il a été répondu que notre labo départemental était disponible pour participer au dépistage sérologique dès que la généralisation des tests immunologiques serait organisée et que pour l’instant les labos de ville font face à la demande de dépistage PCR ( tests rhino-pharingés).

La boulangerie de Pagny sur Meuse est à nouveau ouverte.

Sur le secteur de Void Vacon , en médecine libérale, il semblerait que la situation s’améliore peu à peu, aucun cas suspect de Covid détecté depuis vendredi soir, les médecins restent très vigilants sur le suivi de leurs patients touchés par le Covid, ainsi que de leurs malades chroniques qui sont à la maison, ils sont suivis de près par télé-consultation et par téléphone. La situation est également stable sur l’hôpital de Toul  mais les structures d’hébergement aux alentours commencent à signaler des cas ( EHPAD et Maison d’Accueil Spécialisée). Les médecins sont assez inquiets d’un effet rebond à l’éventuelle levée trop précoce du confinement et au relâchement du public sur les efforts de distanciation.

Ma collègue Catherine Bertaux est intervenue pour que les serres  » Jardin d’Hortival  » de Vaucouleurs , qui ont mis en service un drive en respectant toutes les précautions sanitaires soient également autorisées à vendre des plants de fleurs ( qui représente 80 % de leur chiffre d’affaire)  en complément des plans de légumes, ce qui n’est pas autorisé pour l’instant. En attente de réponse.

Bien cordialement à vous, patience et courage dans cette période de confinement!

André Jannot

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