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Eclat d’Evangile : Le billet de M. l’abbé Jean Mangin – 24e dimanche de temps ordinaire – 11 septembre 2022

Quel visage donnons-nous à notre Dieu ?

Le chapitre 15 de St Luc contient trois paraboles connues comme les paraboles de la miséricorde.

Jésus les adresse à ses adversaires, scribes et pharisiens qui l’accusent d’accueillir les publicains et les pécheurs et même de manger avec eux à sa table.

  • C’est une attitude qu’ils jugent incompatible avec leur conception d’un Dieu Saint qui éloigne et exclut de son culte et de ses fidèles, les pécheurs, les personnes handicapées, les lépreux… considérés comme impurs.
  • Ils lui reprochent de se prétendre envoyé de Dieu et d’admettre une telle compromission.

Les trois paraboles qui suivent invitent les opposants

à transformer leur notion de Dieu,

à se convertir à un autre visage de Dieu.

Jésus emploie alors trois figures différentes :

  • un berger, qui a cent brebis et qui en laisse 99 pour partir à la recherche de celle qui s’est égarée ;
  • une femme qui possède dix pièces d’argent et qui retourne toute la maison pour retrouver celle qu’elle a perdue ;
  • un père qui a deux fils et qui espère le retour du cadet parti de la maison avec sa part d’héritage pour vivre sa vie.

Arrêtons-nous aujourd’hui sur les deux premières.

(La troisième demanderait un commentaire à elle-seule.)

La figure de Dieu berger de son peuple est traditionnelle dans la bible.

Les ancêtres d’Israël étaient des éleveurs nomades très attachés aux soins de leurs troupeaux de moutons ou de chèvres.

La comparaison entre le berger et Dieu s’impose normalement.

Nous connaissons tous le chant du psaume 22 : « Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer où tu me conduis ».

Les prophètes ont développé la comparaison en dénonçant le mauvais gouvernement des bergers d’Israël, les chefs et responsables religieux ou politiques qui se servent eux-mêmes sur le peuple au détriment du bien commun.

Ils annonçaient que Dieu lui-même viendrait prendre soin de son peuple.

Jésus s’appuie sur cette figure du berger qui n’hésite pas à abandonner ses 99 brebis pour partir à la recherche de celle qui s’est perdue.

Quand il la retrouve, il la soigne, il la porte sur ses épaules, et il réunit amis et voisins pour partager la joie des retrouvailles.

Jésus lui-même revêt cette figure du bon berger

qui donne sa vie pour ses brebis.

Il tente ainsi de montrer à ses détracteurs que le souci de Dieu, c’est l’homme, surtout celui qui s’est éloigné de lui et a rompu la relation capable de lui donner la vie en abondance.

La joie de Dieu est immense quand il retrouve la brebis perdue. Comme celle de la femme qui retourne sa maison pour retrouver la pièce d’argent perdue.

Ceux qui se croient justes pensent se sauver eux-mêmes par une obéissance servile aux lois d’un Dieu qui rétribue avec justice.

Ils ne peuvent se réjouir avec un Dieu d’amour

qui accueille et pardonne

sans faire de différence

parce qu’il veut tout simplement que l’homme vive !

Ecoutez le billet enregistré par Marie Panek
Un service mis à disposition par RCF Lorraine Meuse

 

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