Paroisses
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Années de l'Appel

Chemin d’Avent.

 

La lutte contre la diffusion du virus et la contamination des personnes nous a éloignés pour quelques dimanches des célébrations eucharistiques dans les églises. Cette situation bien loin d’être négative, a permis à beaucoup de réfléchir sur le sens de la messe et de se rapprocher du Christ en s’appuyant davantage sur sa parole dans la prière et dans la rencontre avec le prochain ou le soutien aux plus pauvres en qui Jésus se rend présent. Cette impossibilité de se réunir dans le bâtiment église paroissiale nous a renvoyés à vivre notre foi dans nos maisons et dans l’ouverture au monde. Nous vivons d’une certaine manière ce qui s’est passé dans les premières décennies de l’Eglise. « Pour une chrétienté sans temple, la maison est devenue le lieu de la pratique quotidienne de la foi » (Daniel Marguérat). Je pourrais traduire : « pour un christianisme sans rassemblement dans l’église bâtiment, la maison familiale ouverte sur le monde est devenue le lieu de la pratique quotidienne de l’attachement au Christ ». C’est dans cet objectif que j’ai axé le cheminement de l’Avent 2020 sur la maison, lieu de vie de la famille, grande ou petite, lieu de relations fraternelles ou tendues, espace de solitude et de souffrance mais aussi de bonheur et de joie, tremplin pour l’engagement de chacun vers l’extérieur, parcelle de la planète terre et de la grande famille humaine.

Premier dimanche : 30 novembre : La maison, espace de prière et d’écoute de la parole de Dieu.

Deuxième dimanche, 6 décembre : La maison espace de pardon, de réconciliation, de conversion.

Troisième dimanche : 13 décembre : la maison espace de bonheur et de joie

Quatrième dimanche : la maison, demeure du Christ.

Noël : la maison, parcelle de la planète terre, maison de l’humanité où Dieu prend corps.

Puisque depuis mars dernier, nous n’avons pas pu rencontrer régulièrement les enfants et les jeunes dans le cadre de la catéchèse, nous avons mis l’accent sur la famille, lieu privilégié de la transmission de la foi. C’est d’abord dans l’ambiance de la famille au sens large avec toutes les générations que se transmettent les paroles, les attitudes évangéliques. Nous avons certainement à revoir la pastorale familiale pour enraciner cette mission. Les catéchistes ne peuvent pas remplacer les parents. Nous avons envoyé par internet des pistes à exploiter en famille pour ne pas laisser s’installer une grande coupure avec le Christ. En ce deuxième dimanche de l’Avent, Jean Baptiste nous invite à préparer le chemin au Seigneur. Ce chemin, c’est celui de nos vies, où le Seigneur veut s’implanter. C’est dans nos maisons, au cœur de la vie de tous les membres de la famille qu’il veut venir. C’est aujourd’hui le moment favorable pour réveiller en chacun de nous la grâce du baptême dans l’Esprit-Saint promis par Jean Baptiste et donné par Jésus. Habités par cet Esprit d’amour, nous avançons sur le chemin du pardon à demander, à recevoir au sein de la famille, entre époux, entre parents et enfants, entre enfants…Le pardon source de réconciliation et de paix. Dynamisés par la puissance du Saint Esprit, nous pouvons mettre en œuvre notre vocation baptismale de prêtres, prophètes et rois pour un monde nouveau et une terre nouvelle sans laisser souvent aux autres le soin d’agir à notre place. Le confinement nous renvoie à notre responsabilité personnelle. En cette période où beaucoup souffrent de solitude, prenons à notre compte l’appel du prophète Isaïe : « consolez, consolez mon peuple ! ». Etymologiquement, mettez-vous avec la personne seule ! Ne laissez personne dans la solitude.