Paroisses
Denier
Années de l'Appel

« La porte au nez »

 

L’avenir qui se présente devant nous est plutôt sombre : la contagion se répand, les hôpitaux frisent la surcharge, les petits commerces sont au bord de l’asphyxie…Le confinement augmente chez beaucoup les sentiments d’inquiétude, d’angoisse, de peur. L’avenir du monde est pourtant décrit dans l’Evangile de ce dimanche comme la participation à des noces, symbole de joie, de partage, de fête. Jésus veut célébrer la communion de toute l’humanité avec Dieu rendue possible par le don de sa vie sur la croix. Jésus, l’époux veut se lier d’amour avec chacun d’entre nous pour nous conduire à Dieu son Père. Il poursuit ce projet jusqu’à son retour dans la gloire quand il remettra tout l’univers à Dieu son Père. Tous les hommes sont invités à cette noce. L’essentiel dans un mariage, c’est l’amour vrai. C’est certainement ce qui a manqué aux cinq « demoiselles d’honneur » que l’Evangile décrit comme imprévoyantes dans la parabole parce qu’elles n’avaient pas pris d’huile en réserve pour attendre le marié. Quand elles reviennent un peu plus tard après avoir acheté de l’huile, la porte des noces leur « claque au nez ». Elles s’entendent dire par l’époux lui-même : « Je ne vous connais pas ». Parole sévère ! L’époux ne voit pas ce lien qui aurait dû être entretenu avec lui auparavant à travers l’amour et le service des pauvres. Il s’est identifié à eux : « tout ce que vous faites au plus petit d’entre les miens c’est à moi que vous le faites ». Il est présent dans le malade, l’étranger, le prisonnier, l’affamé…Se faire le prochain de tout homme ouvre la porte de la vie éternelle. C’est maintenant qu’il faut l’aimer à travers ses frères et ne pas attendre la rencontre finale car il sera trop tard. L’invitation à la noce ne supporte aucune excuse. Même l’apparente prière des lèvres ne suffit pas. Il faut l’engagement du cœur. « Ce ne sont pas ceux qui disent Seigneur, Seigneur qui entreront dans le royaume de Dieu mais ceux qui font la volonté du Père ». En cette période de confinement, la vie habituelle de nos communautés est bouleversée. C’est le moment favorable pour retrouver une prière du cœur, vérifier notre attachement à Jésus dans l’écoute de sa parole, le désir de l’aimer dans le service des frères.