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Années de l'Appel

Le culte qui plaît à Dieu.

Une polémique est née ces derniers jours dans le débat public à propos des célébrations avec assistance dans les lieux de culte. Je ne vais pas entrer dans le débat. C’est évident que beaucoup de chrétiens, de musulmans, de juifs ou membres d’autres religions souhaitent pouvoir se rassembler de nouveau dans leurs différents lieux de culte, mais la menace de la diffusion du virus à travers ces rencontres reste forte et la sagesse demande de ne pas se précipiter. Les textes de ce cinquième dimanche de Pâques invitent d’ailleurs les chrétiens à relativiser les mesures qui limitent les célébrations religieuses avec assistance nombreuse parce que notre attachement au Christ doit se manifester par bien d’autres manières. La première lecture du livre des Actes des Apôtres rapporte le conflit né dans la communauté chrétienne primitive de Jérusalem : une discrimination est constatée dans le secours apporté aux veuves, les personnes les plus démunies. Les veuves d’origine juive sont favorisées par rapport aux veuves d’origine grecque. Le problème est porté devant les apôtres et on décide ensemble de choisir sept hommes de la communauté pour gérer dans la justice le problème de la distribution des secours. Cet événement nous rappelle que le partage est un élément constitutif de l’Eglise inséparable de la fraction du pain de l’écoute de la parole et des prières. La vraie religion, dit St Jacques dans une de ces lettres c’est « visiter la veuve et l’orphelin ». Autrement dit, si on ne peut célébrer ensemble l’eucharistie, on peut toujours faire le bien autour de soi en prenant soin des plus fragiles. La lettre de St Pierre en deuxième lecture définit le cadre du nouveau culte instauré par le Christ Ressuscité. L’édifice n’est plus le temple de Jérusalem mais son corps ressuscité constitué des pierres vivantes que nous formons : « entrez dans la construction de la demeure spirituelle ! » Le prêtre n’est plus une seule personne, mais la communauté sacerdotale, l’ensemble des fidèles qui présentent des sacrifices non pas d’animaux mais les sacrifices spirituels que sont les louanges des lèvres, l’offrande de soi-même par amour. Ce culte n’est plus lié à un lieu géographique, il est possible partout. Rappelons-nous la parole de Jésus à la samaritaine. « Crois-moi, femme, l’heure vient où ce n’est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père… Mais les vrais adorateurs adoreront le Père en Esprit et Vérité ». L’épreuve de la suspension des célébrations communautaires nous obligent à revoir en profondeur le culte que nous rendons à Dieu qui se résume dans une vie donnée par amour à l’image de celle du Christ. Accueillir son Esprit et sa parole c’est lui donner la possibilité de demeurer en nous. Le servir dans les frères les plus démunis c’est le servir lui-même. Viendra le temps où nous pourrons de nouveau le recevoir dans le pain eucharistique mais pour mieux vivre encore cette offrande de nous-mêmes sans laquelle tout culte extérieur est vide.

Informations :

A partir du 11mai, l’Eglise de Ligny sera ouverte à la prière personnelle.

A partir du vendredi 15 mai, le tableau de Notre-Dame des Vertus sera exposé dans le chœur de l’église pour la vénération des fidèles.