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Vendredi Saint : Dieu, ce n’est pas comme cela qu’on l’imagine !

Alors que partout dans le monde, on compte les victimes du Corona virus, nous allons nous rappeler la mort de notre Seigneur Jésus. Les deux événements ne sont pas sans liens. Jésus est présent aux côtés de tous ceux qui meurent, souvent loin de leurs familles. Jésus est présent à la souffrance des familles qui ne peuvent pas faire les rites du deuil comme elle le souhaiteraient. Jésus est présent dans le travail des équipes de soignants qui accompagnent les malades avec une grande humanité. Jésus est présent dans toutes les solidarités déployées partout pour rendre la vie plus facile à celles et ceux qui ont des difficultés. Sur la croix, Jésus rend le dernier souffle, mais pour St Jean, c’est à la fois le signe de la respiration qui s’arrête mais aussi du souffle de l’Esprit de Dieu qu’il répand sur toute la terre, l’esprit d’amour qui fait vivre éternellement : Celui de l’amour gratuit, infini de Dieu, exprimé par l’offrande de Jésus. « Il n’y a pas d’amour plus grand que celui de donner sa vie pour ceux qu’on aime ». Au soir du jeudi Saint, Dieu s’est révélé en Jésus comme le serviteur de ses frères, à la dernière place en lavant les pieds de ses disciples, aujourd’hui en ce vendredi saint, il est assimilé aux malfaiteurs, accusé, jugé, exécuté injustement. Arrivé au lieu des exécutions, au Golgotha, après avoir été traîné dans les rues de Jérusalem, Jésus est dépouillé de ses vêtements, étendu et cloué sur une croix. élevée sur la colline. Les passants, les scribes et les gens du temple se moquent et l’insultent : « il est le roi d’Israël qu’il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui ». Mais pourquoi donc, Dieu n’intervient-il pas pour le sauver ? Une réflexion qui traduit une fausse image de Dieu. Un Dieu considéré comme une toute puissance pouvant agir comme il veut comme par magie, sur les éléments ou la marche du monde. Ce n’est pas du tout ce Dieu-là que Jésus vient nous révéler. La seule puissance de Dieu est celle de son amour qu’il propose à tous les hommes en respectant leur liberté. Pour manifester cet amour, Jésus va jusqu’au bout en partageant avec l’humanité la souffrance et la mort. Il en fait un acte libre, une offrande à son Père : « Père, entre tes mains je remets mon esprit ». Cet acte d’abandon total dans la confiance et l’amour annonce la vie nouvelle retrouvée au matin de Pâques. Ce qui est vrai pour Jésus, l’est aussi pour nous. Une vie de service, une vie donnée par amour, c’est une vie victorieuse de la mort : « celui qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais ». Dans le contexte actuel d’une épidémie qui répand la mort, nous croyons à la présence de Jésus pour accompagner les malades à travers tous les soins prodigués par les personnels. Notre communion dans la prière pour tous, soignants et familles concernées, forme un sorte de force invisible dont la première efficacité est de changer nos cœurs à l’image du Christ victorieux de la mort par l’amour de ses frères.