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Dieu : Ce n’est pas comme cela qu’on l’imagine !

Chaque Jour saint nous révèle une facette du vrai visage de Dieu manifesté en Jésus son envoyé, le fils du Père vivant de l’Esprit Saint. Nos représentations sont totalement remises en cause. En ce jeudi Saint, l’Evangile de St Jean ch.13/1- 20 nous rappelle le dernier repas de Jésus avec ses disciples avant de se rendre au-delà du Cédron dans le domaine de Gethsémani au jardin des oliviers où il sera arrêté, trahi par Judas pour être ensuite jugé et crucifié. St Jean, contrairement aux autres évangélistes, ne raconte pas le repas avec le geste du partage du pain et du vin mais développe un autre geste de Jésus : le lavement des pieds. Il veut mettre en valeur une dimension absolument indispensable à la célébration de l’eucharistie qui se pratiquait déjà à la fin du premier siècle, à l’époque où il écrit son évangile : l’attitude du serviteur. Jésus, l’envoyé du Père, le Fils du Père, se met à genoux devant ses disciples pour leur laver les pieds, geste réservé autrefois aux esclaves. Lui, le Fils de Dieu se met à la dernière place de l’échelle sociale de son époque. Qui pourrait imaginer Dieu comme cela ? On l’imagine souvent comme le tout puissant, auréolé de gloire et de lumière et il se présente ici comme le dernier, le plus humble. Dans ce geste, il ne fait qu’illustrer son enseignement maintes fois répété en diverses circonstances. Quand les disciples se querellent pour savoir qui est le plus grand, il leur répond : « Le plus grand parmi vous, c’est le serviteur ». Ou encore, dans un banquet : « qui est le plus grand ? celui qui est à table ou celui qui sert ? Moi je suis au milieu de vous comme celui qui sert ». En conclusion de ce geste au cours du dernier repas, il dit à ses disciples : « c’est un exemple que je vous ai donné ; ce que j’ai fait pour vous, faites-le vous aussi ; le serviteur n’est pas plus grand que son maître ». Voilà notre Dieu, serviteur des hommes en les aimant jusqu’au bout au point de donner sa vie pour eux. La communion au pain du repas, qui signifie ce don de la vie, ne peut être séparée de l’attitude de service dans la vie de tous les jours. C’est ce qui peut épanouir la vie des hommes : « vous serez heureux, si du moins vous le mettez en pratique ». Dans les circonstances de l’épidémie que nous traversons, nous sommes admiratifs et reconnaissants pour tout le personnel soignant qui s’active sans compter auprès des malades, pour tous ceux qui travaillent pour maintenir la vie du pays, pour toutes celles et ceux qui suscitent de multiples initiatives de solidarité envers les plus fragiles. Parmi eux et avec eux beaucoup de chrétiens impliqués dans ce mouvement d’humanité : c’est le plus beau visage de l’Eglise, Cette année, nous n’avons pas de célébration ensemble dans l’église, mais nous nous pouvons, chacun à notre place, nouer le tablier du service pour communier au Christ Serviteur.