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Prière du mercredi 25 novembre

Bonjour à tous.

Voici la prière que nous partagerons ce mercredi 25 novembre à 18h30 au cœur des Journées Nationales Prison de cette semaine.
La première partie est un texte explicatif avant d’entrer dans la prière.

La prière « On n’est rien » sera présentée au nom de toutes les personnes détenues tandis que le texte « Célébrer : Seigneur du Corps livré » pourra être dit en notre nom avec les personnes détenues.

Bonne semaine,

Patrick Denis,
curé de la paroisse Sainte Croix Centre Meuse
rue Carnot, 27,
55300 Saint-Mihiel


PRIERE  DU  MERCREDI  25 NOVEMBRE 2020

Actualités

Malgré les mesures de confinement, le GNCP (Groupe National de Concertation Prison) a fait le choix de maintenir les Journées Nationales Prison (JNP) en novembre 2020.Ces journées visent à sensibiliser le grand public aux thématiques carcérales à travers de nombreuses manifestations et évènements : conférences, colloques, projections de films, expositions, ateliers de théâtre…

Les JNP se déroulent partout en France au cours de la dernière semaine de novembre. Chaque année, les associations organisatrices s’inspirent d’un thème différent pour interpeller le public.

Thème de l’année 2020

La prison est un espace où se regroupent des femmes et des hommes qui doivent vivre entre quatre murs une vie de grande promiscuité. On ne pense jamais ou rarement la prison comme collectif ou communauté sauf, d’une manière négative, pour évoquer des mutineries ou le communautarisme religieux ou politique.

La prison regroupe des individualités dont le point commun est de vivre un temps de réclusion imposé en vue d’une hypothétique réinsertion. On demande au détenu qu’il porte, d’une part, son regard sur lui-même dans une dynamique d’amendement et, d’autre part, son regard au-delà des murs pour envisager avec sérénité son retour dans le monde. Tout se passe comme si la somme d’individualités que compose la prison n’avait pas de sens collectif. La prison est-elle autre chose qu’un entassement d’individus ? Peut-elle générer une dynamique collective positive ? Nous pensons que oui et c’est ce que laissent percevoir les deux temps de confinement traversés avec une sérénité qui a surpris tous les observateurs. Des soutiens réciproques peuvent apparaître, comme quand un surveillant conseille de rencontrer tel détenu en difficulté ou quand une personne rencontrée propose d’abréger l’entretien avec l’aumônier pour qu’il puisse voir une personne en plus.

Le chapitre 16 des Actes des Apôtres (22-31) présente un événement où cette dynamique a été mise en œuvre entre détenus, surveillant et porteurs de la parole de Dieu.

« Alors, la foule se déchaîna contre Paul et Silas. Les magistrats ordonnèrent de leur arracher les vêtements pour leur donner la bastonnade. Après les avoir roués de coups, on les jeta en prison, en donnant au geôlier la consigne de les surveiller de près. Pour appliquer cette consigne, il les mit tout au fond de la prison, avec les pieds coincés dans des blocs de bois.

Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu, et les autres détenus les écoutaient. Tout à coup, il y eut un violent tremblement de terre, qui secoua les fondations de la prison : à l’instant même, toutes les portes s’ouvrirent, et les liens de tous les détenus se détachèrent. Le geôlier, tiré de son sommeil, vit que les portes de la prison étaient ouvertes ; croyant que les détenus s’étaient évadés, il dégaina son épée et il était sur le point de se donner la mort.

Mais Paul se mit à crier d’une voix forte : « Ne va pas te faire de mal, nous sommes tous là. »

Ayant réclamé de la lumière, le geôlier se précipita et, tout tremblant, se jeta aux pieds de Paul et de Silas. Puis il les emmena dehors et leur demanda : « Que dois-je faire pour être sauvé, mes seigneurs ? »

Ils lui répondirent : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et toute ta maison. »

Prière

Seigneur, les visages des personnes détenues,
nous ne les connaissons pas.
Toi, tu les connais tous.

Alors, simplement, nous te présentons un temps de silence pour que toute ton attention soit tournée vers eux,
mais aussi vers ceux qu’ils côtoient chaque jour,
les surveillants, les auxiliaires de justice, les intervenants (silence)

 

 On n’est rien  Célébrer : Seigneur du corps livré
Seigneur, quand on est en prison,
on n’est rien.
Quand on n’est rien,
on a envie de te parler.
Mais quand on n’est rien,
on ne pense à rien.
Alors on ne dit rien.
Pardonne-moi Seigneur,
Si je n’ai rien, si c’est le vide,
Le désert tout au fond de moi.
Mais ce rien, Seigneur,
Je te l’offre tout de même,
Parce que c’est le mien.
Et puis, il pèse si lourd, mon rien ;
C’est si dur à porter seul, un rien.
Un rien qui me fait mal au cœur,
Un rien que me brûle les yeux,
Un rien qui me donne des sueurs froides,
Un rien qui me donne mal au ventre,
Un rien que me scie les jambes,
Un rien qui ne me rend pas du tout courageux,
Un rien qui me rend bizarre,
Un rien qui me rend la bouche pâteuse.
Ce rien, Seigneur, qui m’assomme,
prends-le,
Pour me décharger : il est si lourd ce rien !

Prière d’un détenu

Quel bonheur d’être près de toi,
Seigneur du sang versé,
à la table où,
à chacun, à tous, à nous,
tu remets des paroles qui réveillent la joie
et des nourritures qui donnent des forces
pour un avenir à construire !Autour de toi, notre Seigneur,
que sommes-nous d’autres,
avec nos passés, avec nos fautes,
avec nos existences fêlées et rapiécées,
avec nos cœurs tendus vers le pardon,
avec nos rêves, avec nos désirs,que sommes-nous d’autres
que ton Église recevant
ton amour à pleines mains
et chargée de le distribuer à profusion
à tous les affamés de dignité
et de vie en plénitude ? Prière de Charles Singer à l’occasion du Congrès des aumôniers de prison 2006