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Méditation de l’abbé Patrick pour le 5eme dimanche de Pâques

Bonjour à tous,

Pour ce 5ème Dimanche  de temps pascal, c’est l’abbé Patrick qui nous propose un texte de méditation sur l’Evangile du jour. (Jean 14, 1-12)

Durant l’Eucharistie de ce 10 mai, nos intentions de messe iront à : Eliane LIENARD, Robert et Madeleine POLMARD et les défunts de la famille DOMMANGE ; Etienne et Hermance LEGAIT, Amaury LEGAIT ; les défunts des familles GOBERVILLE, GRIMMER – BERNARD. Marguerite PLETSEN (messe de quarantaine).
Nous porterons également dans nos prières Mauricette DAGONET, inhumée cette semaine, et Jean-Louis BISARD, décédé ce jeudi, tous deux de Saint-Mihiel.

Bon dimanche à vous et vos familles.

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« Que votre cœur ne soit pas bouleversé ».

Cette exhortation, même si elle aurait eu un impact bien plus fort en avril, garde toute sa force.
En ces jours, nous restons avec un esprit embrouillé, confus, inquiet face aux risques du déconfinement.
Après nous avoir ainsi encouragés, Jésus nous dit toute de suite qu’il ne s’agit pas là d’une formule toute faite, il exprime ce qui la sous-tend :
« Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ».
Oui, mais nous pouvons vite rétorquer :
« Ah, si cela pouvait être si facile. Je croix en Dieu et toute anxiété disparait.
                 Ce n’est pas ce que je constate dans mon quotidien »

Pour entrer dans toute la profondeur des propos de Jésus, il est important de bien lire toute le passage de l’Evangile, de l’intérioriser pas à pas puisqu’il y est question de chemin.
Quand Jésus dit : « « Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi », il donne un socle dont il va ensuite déployer toute la consistance :

– Croire en Dieu, suppose avoir foi en Jésus
– Jésus est celui qui part nous préparer une place.
– Il est celui qui, après l’avoir préparé, revient et nous emmène avec lui.
– Il est celui qui est le chemin, la vérité et la vie.
– Il est celui par lequel il faut passer pour aller vers le Père, vers « Dieu».

La boucle est ainsi bouclée : « Vous croyez en Dieu ; c’est que vous êtes passés par le Christ. »
C’est ainsi que Jésus est le chemin, la vérité et la vie.

Dans notre quotidien, ces trois termes peuvent se lier, se croiser mais pas se superposer.
Il y a la vie, la visée, là où nous voulons aller, la destination de notre prochain déplacement.

Mon plus grand souhait, c’est ETRE avec mes proches, c’est ETRE chez mes enfants…
C’est la vie. Il y a là avant tout un futur. La vie apparaît souvent en devenir.

Il y a la vérité, c’est à-dire la manière d’y arriver.

La visée, la vie dans toute sa densité, ne va pas de soi.
Pour pleinement être là où je veux être, il faut pouvoir attendre, poser des choix :
chez qui aller d’abord, à quel moment, veiller à être en forme pour y aller,
faire des renoncements, se préparer. Il s’agit de bien poser les choses.
On est là dans le présent.

Il y a le chemin, la route à faire, en transport en commun ou en voiture ; en prenant sa voiture ou en se laissant conduire, en prenant les grands axes ou les petites routes…
Quand je suis sur le chemin, je ne suis pas arrivé et si je suis arrivé, le chemin n’est plus à faire.

Jésus lui affirme être chemin, vérité et vie, pas successivement mais simultanément, en un mot la pierre d’angle dont Saint Pierre nous parle dans la deuxième lecture.
Ce qui signifie qu’en lui tout est à la fois pleinement présent et pleinement futur.

– Jésus est la vie, il est ressuscité, il porte la vie que Dieu promet et il nous la donne dès aujourd’hui
_ Il est la vérité. La vie du Christ, c’est un choix permanent, c’est un oui constant à son Père, un oui au bien, au beau, c’est le renoncement à ce qui mal, c’est le choix d’être le dernier, le serviteur.
– Jésus est le chemin. C’est un chemin au rythme de l’homme, un chemin de proximité, de rencontre, où les haltes sont plus fréquentes que les pas, où la parole échangée est itinéraire, un chemin qu’il a fait, un chemin qu’il continue à faire avec nous.

Alors nous pouvons mieux comprendre qu’il part nous préparer une place, qu’il nous emmènera auprès de lui, dans une demeure de son père.
Nous comprenons spontanément dans ces mots la vie qui surviendra après la mort et c’est une dimension bien présente. Dieu nous attend.
Mais puisque, dans le Christ, chemin, vérité et vie se trouvent fusionnés tant pour le futur que pour le présent, c’est que dès aujourd’hui les nombreuses demeures du Père sont accessibles, tant est que nous n’en fermons pas les portes.
C’est ce qui s’était passé dans la première lecture tirée du livre des Actes des Apôtres.
Le pauvre,  prenant la figure des veuves, demeure de Dieu par excellence, n’était plus accessible. La parole portée par les disciples avait dès lors perdu sa force de vérité, la communauté divisée risquait de perdre sa force de vie.

Et aujourd’hui en ce temps de pandémie ?
Nous rêvons tous de fraternité universelle, « le monde ne pourra plus être le même après, il y aura un après pandémie ». Mais cela suppose nécessairement de faire la vérité sur nous-mêmes, sur notre monde, de poser des choix, des renoncements décisifs.
Alors le chemin peut être tracé, pas après le 2 juin, ou en septembre ou après la vaccination générale, mais dès aujourd’hui.

Avec l’Esprit du Christ, regardons tout homme comme une demeure préparée par Dieu où le Christ veut nous conduire.