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Entrer en réconciliation

Le temps du confinement est une occasion privilégiée de partage intime avec Dieu. Cette intimité ouvre à un dialogue en toute franchise, en vérité. C’est ainsi qu’une démarche de réconciliation peut être possible.

Dans son homélie du 20 mars à Sainte-Marthe, le pape François est revenu sur le cas où il ne serait pas possible d’accéder à un prêtre pour recevoir le sacrement de la réconciliation :

« Que puis-je faire si je ne trouve pas de prêtres ? Vous faites ce que dit le Catéchisme. C’est très clair : si tu ne trouves pas un prêtre pour te confesser, parle à Dieu, il est ton père, et dis-lui la vérité : “Seigneur, j’ai fait ceci, cela, cela… Pardonne-moi”, et demande-lui pardon de tout ton cœur, avec l’acte de contrition et promets-lui : “Je me confesserai plus tard, mais pardonne-moi maintenant”. Et immédiatement, vous reviendrez à la grâce de Dieu. »

Voici une manière possible de s’en remettre à la miséricorde du Seigneur.

I-Entrée

Après avoir fait le signe de croix, j’invoque l’Esprit Saint pour qu’il m’éclaire et me donne de prendre conscience de l’amour infini de Dieu, pour l’humanité tout entière et pour moi en particulier. Je demande aussi à l’Esprit Saint sa lumière pour ouvrir mon cœur.

1. Viens, Esprit-Saint, en nos cœurs,
et envoie du haut du ciel
un rayon de ta lumière.
Viens en nous, père des pauvres.
Viens, dispensateur des dons.
Viens, lumière en nos cœurs
2. Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.
Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé.
3. A tous ceux qui ont la foi
et qui en toi se confient,
donne tes sept dons sacrés.
Donne mérite et vertu
donne le salut final,
donne la joie éternelle. Amen

 

II-La Parole de Dieu

La guérison de l’esclave du centurion romain – St Luc, chapitre 7, 1 à 10

Jésus entra dans Capharnaüm.
Il y avait un centurion dont un esclave était malade et sur le point de mourir ; or le centurion tenait beaucoup à lui. Ayant entendu parler de Jésus, il lui envoya des notables juifs pour lui demander de venir sauver son esclave. Arrivés près de Jésus, ceux-ci le suppliaient instamment : « Il mérite que tu lui accordes cela. Il aime notre nation : c’est lui qui nous a construit la synagogue. »
Jésus était en route avec eux, et déjà il n’était plus loin de la maison, quand le centurion envoya des amis lui dire : « Seigneur, ne prends pas cette peine, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. C’est pourquoi je ne me suis pas autorisé, moi-même, à venir te trouver. Mais dis une parole, et que mon serviteur soit guéri ! Moi, je suis quelqu’un de subordonné à une autorité, mais j’ai des soldats sous mes ordres ; à l’un, je dis : “Va”, et il va ; à un autre : “Viens”, et il vient ; et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait. »
Entendant cela, Jésus fut en admiration devant lui. Il se retourna et dit à la foule qui le suivait : « Je vous le déclare, même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi ! »
Revenus à la maison, les envoyés trouvèrent l’esclave en bonne santé.

Méditation. Ce passage d’Evangile nous ouvre à la profondeur de la relation marquée de la confiance et du pardon.

1°- Dans la démarche du centurion, il y a d’abord le souci de son esclave malade, de celui qui est en difficulté. Entrer dans une attitude de réconciliation avec Dieu, c’est témoigner de notre désir du bien, du bon, du beau pour l’autre, particulièrement celui auquel le Christ s’identifie. Le Centurion  est inquiet pour son serviteur malade et il aime le peuple juif, peuple pourtant écrasé à cette époque.

Seigneur, en vivant ce temps, je veux te présenter mon souci du bien, du bon et du beau.

 Je réfléchis : de quel malade, de quelle personne en situation de précarité, de quel jeune en difficulté, de quelle région du monde en souffrance, …est-ce que je porte le souci ?

2°- Il suffit au centurion d’entendre parler de Jésus pour lui envoyer des notables afin de l’informer de la maladie de son esclave. Confiance du centurion au Christ, confiance aussi à ceux qu’il envoie. Nous ne nous présentons humblement devant quelqu’un que si nous avons confiance en lui, si nous savons que nous pouvons être écoutés par lui.

Seigneur, ma demande de pardon repose sur mes expériences de confiance en des personnes, sur ma confiance en toi qui est la bonté de Dieu (Marc 10, 18)

Je réfléchis : quand est-ce que j’ai vraiment pu faire confiance à quelqu’un, un ami, un parent, un collègue, une personne inconnue… ? Dans quelles circonstances ai-je pu faire confiance au Seigneur ? Quand est-ce que je peux dire qu’Il m’a écouté ?…

3°- Le souci du bien et la confiance appelle la vérité, la transparence. Je sais que mon inclination au bien peut être facilement renversée, mes relations abîmées. Comme le centurion demande froidement que ses ordres soient exécutés, je sais que je peux avoir tendance à dicter à Dieu ma volonté. Le centurion reconnait qu’il y a une distanciation, non pas sociale, mais de foi entre lui et le Christ. Il reconnait aussi que ses relations avec les autres peuvent être confinées à ses besoins,  qu’il peut réduire les autres à des subordonnés, des personnes envers qui il a des droits.

Seigneur, dans ma démarche de pardon, je veux apparaître devant toi sans rien vouloir dissimuler. Mon désir est que tu viennes mettre la lumière de la résurrection là où l’ombre du mal est encore trop envahissante.

Je réfléchis : là où j’ai des difficultés à me détacher de certaines formes de mal, là où j’essaie encore trop d’être le premier en omettant la dernière place, là où ma relation à Dieu est égoïste, tissée avant tout autour de moi.

III-Expression du désir de conversion

Je demande à Dieu de changer mon cœur

et j’en exprime la sincérité avec les paroles du Psaume 50 (3-4.5-6a.11-12.14.19)

Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.
Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j’ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.
Détourne ta face de mes fautes,
enlève tous mes péchés.
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Rends-moi la joie d’être sauvé ;
que l’esprit généreux me soutienne.
Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ;
tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.

IV- Prière litanique et demande de pardon

R/ Seigneur, écoute-nous, regarde notre terre, entends notre prière.

  • Tu n’es pas venu appeler les justes, mais les pécheurs,
  • Tu as beaucoup pardonné à celle qui avait aussi beaucoup aimé,
  • Tu n’as pas refusé d’aller chez les publicains et les pécheurs,
  • Tu n’as pas condamné la femme adultère, mais tu l’as relevée et invitée à sortir de son péché,
  • Tu as appelé Zachée, le publicain, à se convertir et à mener une vie nouvelle,
  • Tu as promis le Paradis au malfaiteur repentant, crucifié avec toi,
  • Tu es le bon Pasteur qui ramène au bercail, sur ses épaules, la brebis perdue,
  • Toi qui es assis à la droite du Père, où tu intercèdes pour nous,

Prière

Seigneur Jésus,

Tu as ouvert les yeux des aveugles, guéri les malades, pardonné la pécheresse
et, après sa faute, tu as confirmé Pierre dans ton amour.
Accueille ma prière :
Pardonne tous mes péchés, renouvelle-moi dans ton amour,
Accorde-moi de vivre  plus en unité avec mes frères et sœurs,
Pour que je puisse annoncer aux hommes ton salut. Amen.

Et avec confiance, animé par l’Esprit Saint,  je dis : Notre Père.

Conclusion

Je confie au Seigneur un « geste pénitentiel comme un jeûne, une veillée de prière ou une aumône » que j’accomplirai en signe de la relation renouvelée avec Dieu et mes frères et sœurs. Je peux aussi réfléchir à un geste de rapprochement à l’égard d’une personne dont je me suis éloigné.

Merci, Seigneur, d’avoir vu en moi le centurion.
Merci, Seigneur, pour ta parole de guérison. Amen.

Je termine ce temps de prière par un signe de croix,
dans la joie de croire en la miséricorde du Seigneur.