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2020 : UN NOËL SOUS LE MASQUE

A l’heure de la messe du 20 décembre, tous les personnages de la crèche de Commercy étaient masqués et le livre d’or comportait un texte-méditation pour en souligner le symbolisme. Malheureusement dès la fin de cette messe, une personne dénuée d’humour et du plus élémentaire respect a enlevé tous les masques ou presque et arraché la page du livre d’or. Veuillez trouver ci-dessous le texte restitué : 

2020 : UN NOËL SOUS LE MASQUE

Ce n’est ni une plaisanterie ni un jeu de mots opportuniste. Nous vivons dans un monde où le masque est  très présent : appels téléphoniques masqués, voile, burka, maquillages, développement exponentiel de la chirurgie esthétique faciale… Protection, dissimulation, identité flottante… ?

Ce Noël sous le masque est d’abord le rappel que les mystères chrétiens ne se fêtent pas dans l’abstrait, dans l’imaginaire ou les « bons sentiments », encore moins dans la puérilité, mais dans notre quotidien concret, si difficile et déconcertant soit-il.

C’est ensuite l’opportunité de redécouvrir que le Très-Haut, le Tout-Puissant, lorsqu’Il vient nous rendre visite, voile, cache, masque sa transcendance dans la chair d’un petit enfant… comme pour ne pas nous intimider, nous effrayer par sa grandeur, pour se faire accepter. Quelle humilité de sa part !

A nouveau, nous vivons ce Noël en compagnie de Charles de Foucauld et de François d’Assise. A tous deux, la volonté de Dieu et la foi en Lui leur ont été un temps masquées : jeunesses turbulentes, voire débridées, recherches tâtonnantes de leur vocation. Puis le bienheureux Charles s’est masqué en rabbin juif pour s’enfoncer, au péril de sa vie, dans les profondeurs inexplorées du Sud-Maghreb et finalement pour vivre avec les hommes masqués du désert : les Touaregs. Quant à Saint François, après avoir déposé les riches vêtements de sa jeunesse dorée, il s’est revêtu de l’habit de Dame Pauvreté.

Les personnages masqués de Loupio qui convergent vers la crèche, bien sûr c’est nous ! Avec nos peurs, nos hypocrisies, nos hontes, nos mensonges, nos faux-semblants, bref avec les masques de notre « comédie humaine ».

L’Enfant-Dieu nous accueille. Son innocence nous démasque. Bienheureux sommes-nous si Noël nous réapprend à vivre visage nu fouetté par le vent de l’Esprit !

P.Yves GERARD