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Années de l'Appel

Place à la Parole qui fait vivre…

Pas facile de voir pour l’ instant où on va et ce qu’on doit dire aux personnes que nous accompagnons sur leur chemin de foi et de vie, en paroisse, sur le diocèse ou ailleurs.

Nous qui récriminions après les médias au cœur de nos familles : « arrête de prendre ton portable à table ; ça suffit tu as suffisamment joué sur ta console… », nous voilà comme nos enfants à pianoter sur l’ordi, à envoyer des mails, des sms, tout est bon.

Nous n’avons jamais autant utilisé les médias aujourd’hui pour faire vivre la parole des hommes et porter la Parole de Dieu. Il nous faut inventer, faire autrement pour garder le lien, faire peuple.

En mission ouvrière (coordination mouvements ACE, JOC, ACO), nous continuons de proposer par visio-conférence avec les jeunes et les adultes, des révisions de vie (vivre le  confinement, les conséquences économiques dues au covid, les initiatives, l’espérance, la vie après le covid), des temps de prière proposés par les mouvements. Ça marche bien et nous arrivons même puisqu’ il y a « plus du temps », à faire une rencontre tous les 15 jours pendant 2 h à 2 h 30. Les personnes apprécient, elles ont un lieu d’écoute, de foi partagée et de soutien. Une bouffée d’air, une respiration vu le peu de lien social et la fermeture des lieux cultuels !

Nous avons même proposé des trames de réflexion individuelles et  par écrit pour les adultes qui n’ont pas de moyens numériques. Pour certains, écrire demande un énorme effort. On n’a pas tous des facilités de s’exprimer et de rédiger. L’essentiel est de prendre la parole, de libérer la parole en s’appuyant sur les écritures.

Pour les enfants d’ACE,  nous avons proposé par internet ou par sms des « activités »  à faire et à vivre en famille pour favoriser la bienveillance, la paix, le partage, la citoyenneté, des photos pour s’émerveiller,  des petites plantations, etc…Jusqu’à la joie de Pâques.

Après les vacances, nous reprendrons ces petits moments…

C’est un peu compliqué pour les familles nombreuses car elles passent beaucoup de temps sur les devoirs ;   un seul ordinateur pour 4 à 5 enfants,  pas facile avec des niveaux différents ; on veut imprimer les cours pour chacun mais il y a souvent rupture de cartouches. Ça commence aussi à grever le budget.  Alors  ils font ce qu’ils peuvent !

En tout cas,  nous restons  à leur écoute ;  quelques fois,  on aide même  aux devoirs.

On ne sait pas ce que vont donner les camps d’ACE d’été, vont-ils être maintenus ?

Nous pensons  alors proposer aux enfants de club des temps pendant les vacances car cette année,  la plupart vont être obligés de rester sur place.

Avec Gilles, nous continuons à faire du lien avec les personnes de la paroisse, plus particulièrement celles les plus isolées, les plus fragilisées par la vie que nous connaissons. La liste est longue, le roulement est compliqué. Nous ne sommes pas les seuls et nous nous réjouissons de toute cette chaîne de fraternité qui est vécue autour de nous.  Chacun agit suivant ce qu’il peut donner : l’une disait appeler chaque jour 3 à 4 personnes de son entourage, l’autre continue à aider une famille immigrante  à faire ses démarches administratives pour qu’ils bénéficient d’une protection santé,….

Nous attendons les documents officiels de l’Evêché  pour l’autorisation de célébrer les mariages et les baptêmes demandés au printemps et  cet été.  Nous avions déjà reculé certains et repris des dates mais tout est à nouveau chamboulé !

Lors de ces déplacements professionnels,  Gilles essaie aussi de « discuter » avec  les personnes dans la rue, à leur balcon, vivre  une proximité, une parole d’espérance en respectant les mesures de sécurité à distance.

Chaque petit geste simple (un panneau à sa fenêtre annonçant la résurrection du Christ, la fabrication d’un masque pour son voisin…), chaque petite attention des uns pour les autres (des courses, …) qui accompagnent la parole montre que nous formons une communauté, un même peuple celui du peuple de Dieu, que nous continuons à construire le Royaume.  Les querelles de clocher disparues…nous revenons à l’essence même de nos  vies humaine et de chrétien : se faire proche, être serviteur,  aimer son prochain comme Dieu nous aime.

Les paroissiens disent être ravis du lien entre nous qui perdure ;  beaucoup vivent en  union de prière,  il y a une vie de foi dans l’épreuve. Beaucoup remercient pour les pistes de prière,  de réflexion…reçues par mail.

Des personnes apprennent (ou réapprennent  à prier, à dialoguer avec le Père). Nombre d’entre eux disent :  « je prie plus ;  je me nourris plus de la parole. Je n’ai pas peur, j’ai confiance ; la prière m’apaise, je suis sereine ».

Saint  Paul écrira à Timothée : « Proclame la Parole, insiste à temps et à contretemps! » (2 Tm 4,2). Alors, continuons à être des semeurs de la Parole de Dieu, une Parole vivante,  centre de nos vies… c’est surtout dans le témoignage des croyants que la Parole de Dieu s’exprime et agit dans l’histoire, dans notre histoire. Une Parole… virale !

Christine