Voeux de Mgr GUSCHING

Madame le préfet,
Monsieur le sénateur, Monsieur Longuet
Monsieur le député, Monsieur Pancher
Monsieur le président du département représenté par M. Nahan
Mesdames et Messieurs les conseillers départementaux,
Mesdames et Messieurs les maires et les élus,
Tous les acteurs locaux,
Chers frères prêtres et diacres
Mesdames et Messieurs des mouvements et services du diocèse, Laïcs En Mission Ecclésiale, trésoriers, tous les bénévoles,
Chers amis,

Je tiens tout d’abord à vous remercier de votre présence pour vivre ce moment de rencontre et de convivialité. Nous sommes chacun et ensemble acteurs de la vie, chacun en ses grades et qualités.

Pour l’année 2023, je vous souhaite le meilleur mais,

je vous souhaite le goût de l’Espérance

« Que le Dieu de l’Espérance vous remplisse de toute joie et de paix dans la foi, afin que vous débordiez d’espérance par la puissance de l’Esprit Saint ». Rom 15, 13.

Nous voici entrés dans une nouvelle année qui conduira et construira notre vie. Notre monde ainsi que l’Eglise sont traversés par des inquiétudes qui marquent nos existences. Que sera demain ? Nous ne le savons pas totalement mais nous pouvons prendre notre avenir en mains.

Le temps qui se déroule nous invite à tenir bon, non pas individuellement mais ensemble, pour construire un avenir commun en devenant responsables les uns des autres, avec les autres. Alors, oui, c’est vrai, difficultés, découragement, tristesse, cependant nous n’avons d’autres solutions que d’avancer ensemble pour trouver des chemins de vie – Si nous ignorons les autres, nous irons à l’échec.

Au sein de notre humanité, notre horizon ne peut s’inscrire que dans le dialogue, le repli sur soi ne peut conduire qu’à l’augmentation de l’exclusion et de la violence. La solidarité de tous envers tous est le seul chemin qui conduit à la paix. Et tout homme en a les capacités.

En sein de notre société, nous portons le souci de la vie des hommes et des femmes. La situation sociale en notre pays nous interpelle et nous bouscule. Je continue à croire au dialogue qui, seul, peut ouvrir des issues possibles. Puisse chacun des partenaires faire le pas nécessaire pour assurer une vie décente à tous et l’équilibre nécessaire pour les générations contemporaines et futures.

L’année 2022 a été celle de nombreux débats, notamment sur les questions éthiques sur la vie, sur la fin de vie en vous signifiant que ce qui pourrait devenir légal n’est pas forcément moral. Peut-on aider activement une personne à mourir ? Peut-on demander à quelqu’un d’aider activement à mourir ? La lettre pastorale des évêques : Ô mort, où est ta victoire ? ose des pistes de réflexion. Je cite : Le développement des soins palliatifs est un gain important de notre époque. D’une manière très heureuse, ces soins allient compétence médicale, accompagnement humain grâce à une relation de qualité entre équipe soignante, patient et proches, et respect de la personne dans sa globalité avec son histoire et ses désirs, y compris spirituels. Grâce à ces soins, les familles peuvent mieux accompagner ceux qui, dans des circonstances douloureuses, s’approchent du grand passage de la mort.

Légaliser le suicide assisté ou l’euthanasie, appelés « aide active à mourir », est une proposition récurrente face au désir de mourir. Présentée comme une ouverture voire un progrès, elle a l’apparence d’une liberté plus grande de chaque personne qui a le droit de choisir sa mort en raison de son autonomie. Quelle société construisons-nous ? Car l’envisager ainsi, c’est oublier la dimension sociale de la mort, et la solidarité humaine. Vivre la mort comme un choix individuel est inhumain. Sans compter que cela transforme profondément la mission des soignants.

En ce début d’année, je n’oublie pas les pays où la violence et la guerre bouchent les horizons de vie des peuples. Je pense à l’Ukraine, au Liban, aux pays d’Afrique, aux pays du Moyen-Orient et bien d’autres encore. Le pape François noua rappelle sans cesse que la paix ne peut advenir que par le dialogue.

Chacun, à son niveau est responsable de la vie et de l’avenir de notre société. Cela demandera toujours courage et audace. Rappelons-nous que nous sommes « Une Eglise en sortie » comme nous le rappelait le Pape François. Non pas une Eglise installée, tranquille mais, une Eglise qui se laisse interpellée et dérangée, faisant l’économie de notre confort ou de nos souhaits personnels. C’est pour cela que notre monde a besoin de chrétiens authentiques qui témoignent de l’Évangile et le vivent.

Notre Eglise de France continue de faire face et de prendre en compte la question de la pédocriminalité. Nous, les évêques, avons reconnu notre responsabilité institutionnelle et la nécessité de la réparation. L’Assemblée de Lourdes en novembre fut une nouvelle épreuve. Cette crise que traverse notre Eglise nous invite à une vigilance renforcée au sein de tous les groupes d’Eglise. Que chacun se sente le gardien de l’autre. Par l’intermédiaire de la cellule Ecoute, vous avez reçu un document qui vous a été commenté pour prendre soin les uns des autres. Sur le diocèse, nous avons 8 victimes qui sont accompagnées et écoutées, notamment par mon assistante, Florence et moi-même. Les évêques ont une rencontre par province à Rome sur ce sujet, pour nous, elle est fixée au mois de mai.

En cette année 2023 :

Notre réflexion sur l’Eglise 2024 progresse, 500 préconisations sont maintenant remontées. Nous allons avancer…

La première phase, avec une équipe, il nous faut maintenant les classer par thèmes en faisant ressortir particulièrement ce qui est NOUVEAU.

Voici les quelques thèmes qui ressortent :

Fraternité – Evangélisation – Vie sacramentelle -Les églises de nos villages – l’accueil – la Parole de Dieu – le territoire.

La seconde phase, il s’agit de définir un plan d’action qui vous sera proposé, et à mettre en œuvre avec les divers conseils et les Equipes d’Animation Pastorale (EAP).

Le synode, l’étape continentale se tiendra à Prague du 5 au 12 février. Participeront 4 personnes de notre Eglise en France, et 10 autres en visio.

Permettez-moi de souligner les JMJ à Lisbonne en juillet prochain.

La pastorale des familles est une dimension forte dans notre diocèse – La famille aujourd’hui… Amour et Joie ! C’est important que l’Eglise soit partie prenante de toute famille avec ses joies et ses soucis. Il nous faut continuer à travailler Amoris Laetitia dans nos communautés pour accueillir, accompagner, intégrer la diversité de la vie de nos familles.

Accueillir les personnes, là où elles en sont dans leur humanité et leur quête de Dieu, même quand leurs histoires ou leurs choix de vie nous bousculent,
les accompagner et les aider à grandir dans leur vocation chrétienne d’époux et de parents.

Je voudrais aussi saluer le travail de l’équipe médico-sociale. C’est un beau travail d’attention, d’entraide envers nos confrères prêtres/diacres aînés, âgés. Les deux réunions annuelles pour les prêtres demeurent de beaux lieux de paroles et restent importantes, plus celle avec moi-même.

Je voudrais aussi souligner aussi l’aspect de la communication avec le site diocésain, la revue mensuelle Eglise En Meuse et la radio RCF au cœur de notre département et diocèse. Une radio qui nous dit : La joie se partage. Une radio qui est « adossée » au diocèse de Nancy que je remercie vivement et avec qui nous œuvrons fraternellement. J’exprime ma reconnaissance à l’équipe RCF de Meuse sous la houlette de Emmanuel Soufflet.

Une année nouvelle où nous nous laisserons porter par le dynamisme de l’Evangile, appeler au service du diocèse, où nous oserons l’audace de la foi, de la mission pour dire une Eglise qui se fait proche, qui accueille et accompagne chacun.

Deux rendez-vous importants + un :

• La Messe chrismale où tous les chrétiens sont invités, le mardi saint 4 avril à 18h 30 à la cathédrale. Temps spirituel fort au cœur de la semaine sainte avec la bénédiction des Saintes Huiles et le renouvellement des promesses des prêtres et des diacres.
• La fête du diocèse « Diocèse en fête » du 6 au 10 septembre. Temps fort le dimanche 10 où j’espère remettre une lettre pastorale qui donnera des chemins pour notre Eglise diocésaine.

Les causeries de carême – Les visites pastorales en paroisses sont terminées. Il me semblait bon de rencontrer les diocésains autrement. 6 causeries de Carême sont prévues sur le thème de l’Espérance.

Nous voici entrés dans une année nouvelle ! Le temps qui se déroule nous invite à construire notre avenir commun en devenant responsables les uns des autres, avec les autres. Alors, oui, pour une année dans l’Espérance, mais aussi dans le dialogue et l’écoute, la vérité et la justice, il n’y a pas d’autres chemins pour bâtir un monde plus fraternel. Loin de toute peur et de toute désolation, nous avons à inviter à la confiance et à la fraternité même si le doute pourrait nous envahir. Il nous faut faire le choix de l’espérance !

Je crois qu’il nous faut travailler encore plus en concertation, collaboration, en synergie entre nous pour que l’Eglise soit présente au monde, qu’elle prenne la parole dans les divers domaines de la vie sociétale.

Je tiens à vous remercier tous, notamment les élus et les associations, pour les belles relations que nous partageons, les réflexions menées dans la confiance, avec nos questions, mais toujours au service du bien commun. Je vous suis vraiment reconnaissant pour tout le travail qui se fait, rassurez-vous il y a encore beaucoup à accomplir.

Chacun de nous engage son énergie pour servir l’Eglise et le monde. Les collaborations multiples sont source d’avancées dans les missions qui nous ont confiées. Ma confiance est accordée à chacun.

Mais aussi, permettez-moi d’insister, n’oublions la charité car le service de l’autre demeure important. C’est à mon avis, la porte d’entrée dans l’Eglise d’aujourd’hui, l’accueil de l’autre, le service du pauvre. A l’heure où nos contemporains s’installent dans une forme d’indifférence, des questions existentielles demeurent. Le cœur de l’homme est le même sur les questions fondamentales de la vie : la bioéthique, l’écologie intégrale, la laïcité… Il y a des personnes en quête de sens. En notre diocèse, proposons la foi, proposons le Christ comme chemin.

BONNE ANNEE à vous tous, chacun dans ses fonctions et avec ses équipes, à vos communautés, services et mouvements. Qu’elle soit une année riche de rencontres dans le souffle de l’Esprit au cœur d’un département courageux et d’un diocèse audacieux.

Ensemble, ayons le goût de l’espérance !

+ Jean-Paul GUSCHING

Le 27 janvier 2023