Paroisses
Denier
Années de l'Appel

Homélie du 24 décembre 2019

HOMELIE   DU 24  DECEMBRE     (A la fin de  la veillée de Noël))

A travers cette veillée, nous avons réfléchi sur la nécessité et les moyens à prendre pour être capables de tourner nos regards et nos oreilles du bon côté, avec comme unique but comme les bergers de passer de la peur au bonheur de croire et de voir la Bonne Nouvelle apportée par Jésus aux plus pauvres. Comme pour eux, nous avons besoin de changer notre regard sur Dieu, il n’est pas le juge qui relève et punit nos écarts de conduite, mais celui qui aime et aime gratuitement. Entrons dans le concret de la vie. Je commencerai par reprendre ce qui m’a envoyé une personne du Secours catholique suite à mon homélie (surtout le fait de vie) de dimanche dernier :

« Nous avons vécu aujourd’hui un beau moment, avec le mariage d’une jeune femme partie d’Afrique  qui avait été accueillie au Secours Catholique. Et une vraie émotion quand après la cérémonie à la mairie, elle s’est jetée dans les bras d’une personne du Secours qui l’a beaucoup accompagnée…Quel parcours ! Je la vois encore il y a 2 ans, arriver maigre et hagarde comme un chat perdu…et aujourd’hui dans sa belle robe, fêtée, entourée avec ce monsieur qui a l’air gentil. »

Quelle bonne nouvelle annoncée aux pauvres et vécue. C’est important de voir, d’admirer, de s’en réjouir mais aussi de la partager cette Bonne Nouvelle. En n’oubliant pas de se rappeler que cette Bonne Nouvelle est le fruit d’une attention, d’une patience, d’une foi dans la personne, dans toute personne et cela passe toujours par des moments difficiles, marqués parfois par le découragement … Mais pour quel bonheur !

Le deuxième fait, je l’ai vécu hier après-midi. De temps en temps passent me voir deux témoins de Jéhovah. Il y a quelque temps, c’était un couple qui venait me voir mais ils n’habitent plus dans la région, donc ils ont dû refiler mon adresse à d’autres, je ne sais pas pourquoi, peut-être pensent-ils qu’il y a moyen de me convertir ? Je les accueille toujours assez bien, pas trop longtemps car j’avoue que je le fais comme une Bonne Action dans le plus mauvais sens du terme, car je n’en attends rien. Il y en a toujours un qui vient avec sa tablette et qui veut me montrer leur dernière trouvaille pour communiquer la Foi, ce qui m’agace quelque peu. Et là hier, au moment de partir, tout à fait par hasard, j’évoque tout à fait anonymement le cas d’une personne gravement malade. Aussitôt, le responsable me donne le nom de la maladie, où habitait cet homme mais qui ne sait pas où il a déménagé. Me disant sa profonde admiration pour lui qui ne l’a jamais rejeté, quelqu’un de cultivé, qui a lu quatre fois toute la Bible. Ajoutant qu’il aimerait bien le revoir, on sentait qu’il était sincère à ce moment-là. J’avoue avoir été très évasif pour le renseigner sur son nouveau lieu d’habitation. En tous les cas cette rencontre m’a pas mal remis en cause : J’ai redécouvert d’abord la personne malade. Je le connais bien, c’est un ami. Je n’aurais jamais imaginé qu’il aurait eu la patience de donner du temps et d’écouter cet homme parce que je savais que « la religion, ce n’était pas son truc ! ». Cela m’a permis d’admirer  que son respect des personnes, telles qu’elles sont, allait jusque-là. J’ai aussi découvert que ce témoin de Jéhovah était capable de sortir de sa tablette pour faire fonctionner son cœur, il semblait vraiment très attaché à cet homme.

Les quatre faits de vie (les deux que je viens d’évoquer et ceux de la prière universelle qu’on va entendre) nous montre une fois de plus l’importance de mettre en « cohérence » la vie avec l’évangile. L’évangile éclaire la vie, indique le chemin pour en faire une bonne nouvelle. La vie aide à comprendre jusqu’où va la vérité de l’évangile. C’est indispensable pour passer de la peur à la joie…

Daniel Bertèche