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Années de l'Appel

Messe Chrismale : homélie et photos

Chers frères et sœurs,

            Chers amis,

Joie et bonheur de se retrouver ce soir, nombreux, en cette cathédrale, pour vivre la messe chrismale. Votre présence est un grand réconfort pour les prêtres, les diacres et votre évêque. Merci !

Chaque année, la messe chrismale est un moment important de la vie du diocèse. Ensemble, nous portons les joies, les tristesses et les souffrances des hommes et des femmes de notre temps. Nous avons tous en mémoire l’attentat récent à Trèbes et Carcassonne, nous prierons pour les victimes. Lors de l’assemblée des évêques à Lourdes, nous avons travaillé sur les questions autour de la bioéthique, vous avez sûrement eu connaissance du communiqué par les médias, mais aussi celle des migrants, notamment au niveau des mineurs, pour ne citer que celles-ci. Je n’oublie pas les problèmes en notre département. Nous y vivons actuellement des tensions par rapport à la fermeture des collèges et à la problématique de Bure. Ces situations me préoccupent beaucoup car je sens la division, voire une certaine violence. Comment engager aujourd’hui un dialogue dans le respect des uns et des autres, au-delà des quolibets et des phrases toute faites. Nous avons sûrement chacun notre opinion. Quoi qu’il en soit, restons mesurés dans nos propos et essayons de maintenir la communion.

Au sein de notre vie sociale et chrétienne, l’Evangile nous éclaire, en ce jour une phrase nous est donnée : « Le Seigneur m’a consacré par l’onction et il m’a envoyé apporter la Bonne Nouvelle aux pauvres ». Voici un appel avec au sein de cette messe, un signe, le signe des Huiles saintes : Huile de force, Huile de paix, Huile de joie.

Huile de Force – Que la puissance du Christ te fortifie, qu’elle t’imprègne comme cette huile ! Voilà ce qu’entendent les catéchumènes avant même leur baptême, et le signe va être répété avec le St Chrême le jour du baptême et de la confirmation : Sois marqué de l’Esprit-Saint. C’est ainsi que par ces huiles saintes qui vont être bénies et consacrées, nous tous nous devenons chrétiens, nous devenons Christ, c’est-à-dire celui qui a reçu l’onction. L’huile qui rend fort, la force du Christ est donnée dans notre faiblesse humaine pour que nous puissions lutter contre le mal. Nous connaissons nos fragilités, nous ne sommes pas parfaits et qui peut prétendre tenir par ses seules forces la foi chrétienne ? Qui peut oser penser aujourd’hui qu’il restera chrétien à la seule force de ses poignets ? Bien sûr, il y a le nécessaire effort de notre volonté, rien dans notre foi ne peut se vivre sans l’accueil de la grâce et de l’amour du Seigneur. Nous sommes tous les disciples de Celui qui proclame : Le Seigneur m’a consacré par l’onction.

Pensant aux enfants, aux jeunes et aux adultes qui se préparent à recevoir les sacrements d’initiation chrétienne, je rends grâce avec vous tous pour le témoignage et le dévouement de parents chrétiens, pour le dévouement de tant de baptisés, de laïcs consacrés, des Laïcs En Mission Ecclésiale, des diacres, des prêtres qui aux longs des mois préparent aux sacrements dans les équipes de jeunes, dans les écoles catholiques, dans les équipes de catéchuménat. Rappelons-nous, nous qui avons reçu l’huile qui fortifie, huile parfumée qu’est le St Chrême, reprenons conscience de ce que Jésus nous dit par ses signes : « Quoi qu’il arrive, je suis ta force, répands la bonne nouvelle comme se répand la bonne odeur du parfum. Quoi qu’il arrive, je suis ta force ». C’est aussi l’expérience de nos frères et sœurs malades et vieillissants qui célèbrent le sacrement des malades, et cela grâce à des personnes engagées dans les aumôneries de maison de retraite et d’hôpitaux, mais aussi qui exercent des visites à domicile avec le Service Evangélique des Malades. Le Seigneur donne sa force !

Huile de Paix – huile de l’olivier, huile associée au jardin des oliviers, là où Jésus le soir du Jeudi-Saint se retire pour prier, mais là aussi où ressuscité, Jésus rejoint le Père le jour de l’Ascension. Huile, rameaux d’olivier, autant de symbole de paix que le Christ apporte au monde par le sang de sa croix. Huile de paix, cette huile dont nous avons été marqués nous rappelle que Jésus est celui qui apporte la paix par le don de sa vie, la paix a ce prix. A sa suite, nous sommes appelés à devenir des femmes et des hommes de paix, confiant au pouvoir de la puissance de l’amour dans nos engagements au service de la cité, cherchant à servir la justice, la paix, la fraternité.  Chrétiens, il nous faut introduire l’huile parfumée de la paix dans les rouages de notre société contemporaine si complexe. Chrétiens, il nous faudra aussi rendre raison de notre foi et nous savons qu’elle passe par le témoignage de notre manière de vivre. Le Seigneur donne sa paix.

Huile de Joie – Joie du ministère ordonné. Chers frères diacres, souvenez-vous, vous êtes signe et moyen du Christ pour rappeler à tous notre état de serviteur, vraie joie, vrai bonheur qui se trouve du côté du service. Merci de continuer cette belle mission au sein du diocèse, dans la mission reçue, soutenus par votre épouse, vos amis et vos communautés.

Chers frères prêtres, souvenez-vous, le jour de votre ordination, cette onction du St Chrême reçue dans la paume vos mains, onction de nos mains, signe que le Christ nous saisit tout entier, que nos mains deviennent ses mains, nous sommes prêtres par ce que le Christ fait par nous, d’abord. Je voudrais réveiller cette expérience spirituelle pour vous inviter à demeurer ferme dans votre vie de prière, dans votre vie au service de la Parole et des Sacrements, pour la paix et le pardon reçus et donnés. Nous faisons l’expérience que le Seigneur agit en nous. C’est pour cela qu’il nous faut appeler des jeunes à vivre l’expérience de notre vie, de notre joie de notre ministère, au-delà des soucis et des journées bien remplies. Osons appeler, le Seigneur nous rejoint, nous soutient, nous stimule. Ce soir, je pense précisément aux séminaristes qui sont en chemin. Je pense aussi aux prêtres jubilaires, aux abbés Bernard François, Jean Perrin et Jacques Courrèges, je pense aux prêtres âgés et malades. Merci à vous tous, je veux vous redire mon affection fraternelle, ma joie de travailler avec vous. Le Seigneur donne sa joie.

Onction du Baptême, onction de la confirmation, onction des malades, onction des pasteurs nous sont données pour nous et pour les autres, pour le monde, pour la vie de l’Eglise, pour nous qui sommes l’Eglise en terre de Meuse. Nous sommes tous bénéficiaires de ces dons magnifiques qui nous sont fait par le Seigneur. Ensemble, peuple de Dieu rassemblé, nous en rendons grâce.

+ Jean-Paul GUSCHING